Qu’est-ce que le sadomasochisme ? La définition du BDSM

Pour les non initiés, l’acronyme BDSM sert à cacher un pan transgressif (et décadent) de la sexualité. Un monde violent où la douleur se mêle au sexe et où des tordus en combinaisons intégrales trouvent des manières excentriques pour ne surtout pas jouir comme tout le monde. Il y a autant d’avis que de pipelettes mais, dans le fond, personne ne sait donner la définition du BDSM. En tant que femme pratiquant le BDSM depuis de nombreuses années, je vais essayer de vous expliquer ce qu’est le BDSM le plus simplement possible.

Quelle est la définition du BDSM ?

Le BDSM est un acronyme qui permet de regrouper facilement différentes pratiques sexuelles. Le BDSM se compose de quatre tendances, chacune étant représentée par une lettre différente.

Les personnes qui ont une sexualité BDSM peuvent n’apprécier qu’un nombre restreint de pratiques parmi l’ensemble des possibles ou une catégorie particulière. Certaines personnes ne savent d’ailleurs pas qu’elles ont une sexualité BDSM. BDSM n’est finalement qu’un mot, qu’une étiquette.

Les personnes qui ont une sexualité BDSM nomment la sexualité conventionnelle « vanille ». Cet adjectif peut être utilisé en substantif. Dans ce cas, il fait références aux personnes ayant une sexualité classique (« les vanilles », « un vanille »).

Définition du BDSM : le B de Bondage

Bondage est un mot anglais. Il fait référence aux pratiques sexuelles qui empêchent un individu de bouger. Le Bondage a vocation à restreindre la mobilité de la personne bondagée au moyen d’accessoires, notamment des cordes en chanvre. Des chaînes ou lanières peuvent également être utilisées.

Dans cette catégorie on inclut parfois les jeux érotiques avec des menottes, des camisoles de force ou des cornadis (ces planches trouées qu’on refermait sur le cou des bœufs pour les immobiliser). Les jeux de cordes sont cependant les plus prisés des pratiquants.

La restriction physique est excitante car l’individu se sent vulnérable, à la merci de son partenaire. Il est obligé de lâcher prise et n’a aucun contrôle sur la situation (en réalité, les partenaires définissent en amont leurs envies et leurs limites). Dans certains cas, les cordes entrent en contact avec des zones érogènes, ce qui encourage le plaisir physique. Les rapports sexuels pendant les jeux de bondages sont possibles mais pas obligatoires.

Il existe plusieurs façon de nouer les cordes. Le shibari est l’école la plus populaire. Il s’agit d’une méthode d’encordage venue du Japon. On peut pratiquer les cordes pendant un rapport sexuel ou juste pour le plaisir. Certaines personnes considèrent que la pratique des cordes est une forme d’art à part entière. Aussi il n’est alors pas question de toucher de manière sexuelle leur modèle. Ils organisent des shows publics ou des séances photos pour montrer leur art.

D et S comme Domination et Soumission

Ces deux lettres doivent être traitées ensemble. Pourquoi ? Parce la domination et la soumission sont les deux faces opposées d’une même pièce : pour devenir dominant, un soumis doit d’abord nous reconnaître comme tel. La domination consiste à être sexuellement excité quand on donne des ordres à son partenaire et qu’il nous obéit. Cette personne devient son soumis. Le soumis, quant à lui, est excité à l’idée d’obéir et de suivre les ordres du dominant.

Un homme dominant est appelé un Dominateur ou un Maître. Une femme dominante est appelée une Domina ou une Maîtresse.

La domination et la soumission ne sont pas des pratiques sexuelles en tant que telles. Ces mots désignent plutôt une dynamique particulière prise durant le sexe voire une modalité de relation amoureuse ou carrément un mode de vie. La domination et la soumission s’appuient sur l’idée d’une hiérarchie entre les partenaires. Le second jure fidélité au premier.

Ainsi, même un rapport sexuel conventionnel peut devenir « BDSM » si le dominant ordonne au soumis de coucher avec lui, ou lui impose la position. Sans le savoir, presque tout le monde a pratiqué au moins une fois dans sa vie une version allégée de la domination ou de la soumission avec un partenaire.

Certaines pratiques sont incluses dans la domination/soumission parce qu’elles ne sont pratiquées presque qu’exclusivement par des pratiquants sadomaso. C’est le cas des jeux de rituels, de protocoles imposés ou de postures humiliantes à tenir.

M comme Masochisme qui clôt la définition du BDSM

La dernière lettre de l’acronyme désigne le masochisme. Le masochisme consiste à ressentir du plaisir en éprouvant de la douleur physique ou psychique (ou les deux !). Là encore, le masochisme ne peut exister sans son pendant, le sadisme. Le sadique est excité lorsqu’il se montre cruel ou fait souffrir une autre personne. Le masochiste, lui, a besoin d’un sadique pour vivre ses fantasmes. Il prend un plaisir vif à voir une autre personne prendre son pied en lui faisant mal.

C’est pour cela qu’on parle de sadomasochisme (SM), soit la contraction de sadisme et masochisme.

Le sadomasochisme se pratique uniquement entre personnes majeures et consentantes : le sadique n’est ainsi pas un tortionnaire, il aime voir l’autre prendre du plaisir, même si cela a lieu dans la douleur. Au moindre problème, le masochiste peut demander au sadique d’arrêter. La séance s’arrête alors définitivement.

Le spectre de pratiques sadomaso est extrêmement variée : un petit coup de genou dans les couilles ou des morsures sur le corps peuvent être considérés comme des pratiques masochistes. Certaines personnes sont capables de supporter des douleurs extrêmes.

Le BDSM est d’abord une dynamique de relation, pas des pratiques sexuelles ou des fantasmes

Globalement, on peut résumer le BDSM en le restreignant à deux pôles :

  • Le pôle obéissance et hiérarchie, qui correspond à la domination et à la soumission (DS)
  • Le pôle douleur physique ou psychique, qui correspond au sadomasochisme. (SM)

Le Bondage pourrait être inclus dans ces pratiques si les cordes sont utilisées pour imposer sa volonté au partenaire (pôle DS) ou pour faire mal ou accroître la peur de son partenaire (pôle SM). Rappelez-vous que des personnes aiment cependant être attachées sans se sentir soumise ou sans désirer souffrir.

De la même manière, on inclut souvent les fétichismes et l’univers esthétique qui tourne autour du fétichisme dans le BDSM : en réalité, seul le contexte dans lequel les fétichismes se pratiquent importe. On peut en effet, là encore, aimer porter des cagoules en cuir sans désirer être soumis. Pour certains fétichistes des pieds, être aux pieds de son partenaire est excitant car ceux-ci se sentent en position d’infériorité. D’autres fétichistes aiment juste lécher les pieds pour le plaisir mais ils ne sont pas disposés à obéir à leur partenaire.

Désormais vous comprenez pourquoi il est difficile d’expliquer rapidement, pour des non initiés, ce qu’est le BDSM.

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