No-bra, une pratique pleine de (bon) sens

Une tendance forte chez les françaises de moins de 25 ans concernant le port du soutien-gorge semble se dessiner. En effet, le phénomène du nom de « No Bra » est apparu ces derniers mois, en particulier amplifié durant le confinement.

Selon une étude de l’IFOP, la tendance du « no-bra », ou « sans soutien-gorge » est en effet de plus en plus répandue.


Avant le début du confinement, 3 femmes sur 100 ne portaient pas de soutien-gorge au quotidien, elles sont désormais 7 sur 100. Cette tendance est encore plus marquée chez les jeunes femmes, les moins de 25 ans qui passent de 4 à 18 % d’entre elles entre le moins de février et celui de juin.

Cette tendance se vérifie surtout depuis le confinement. Après 55 jours enfermées, le confort a poussé ces femmes à franchir le pas.

Mais chez les plus jeunes, d’autres considérations que celles associées au confort entrent en jeu, des considérations féministes. C’est effectivement pour elles un moyen de lutter contre la sexualisation des seins qui impose de les cacher du regard des autres.

Cette pratique consiste donc à enlever le soutien-gorge, que ce soit pendant une journée de travail ou à la maison. Pendant le confinement, les femmes ont abandonné les tailleurs avec des jupes ou des pantalons, elles ont oublié la coiffure, la couleur, le maquillage et le soutien-gorge beaucoup trop désagréable.

D'après vous, les regards vont être attirés par ses tétons ou par la clé de la cage à bite de son compagnon qu'elle porte autour du cou ?
Une keyholdeuse qui se rend à un repas de famille sans porter de soutien-gorge

Pourtant, certaines femmes ne veulent pas renoncer au soutien-gorge, elles sont 69 % dans ce cas de figure chez les moins de 25 ans. La raison évoquée est simple, elles ont peur du regard des autres à cause de cette partie du corps qui pourrait se dévoiler plus facilement lorsque la température diminue ou à cause d’un vêtement un peu trop transparent. En effet, l’effet du t-shirt mouillé est toujours un fantasme pour des hommes, elles ont également la crainte d’être la cible d’une agression sexuelle ou physique. Cela est d’autant plus vrai qu’une autre partie de cette même étude s’est intéressée à la perception de la poitrine féminine dans un lieu public : hommes et femmes répondent à 89 % qu’une femme qui ne porte pas de soutien-gorge est une femme qui s’habille simplement comme elle en a envie. Par contre, les femmes sont 60 % à penser que le no-bra est inapproprié sur un lieu de travail, contre 46 % pour les hommes. Effectivement, la sexualisation de la poitrine féminine est encore très ancrée dans les mentalités : 51 % des hommes et 46 % des femmes pensent qu’une femme qui ne porte pas de soutien-gorge dans la rue est plus susceptible de se faire harceler voire agresser. Un préjugé grave aussi répandu chez les hommes que chez les femmes interrogées, et qui n’a pas manqué de faire réagir sur les réseaux sociaux.

Pire encore, toujours d’après le sondage Ifop sur la démocratisation du « No bra », 20 % des Français estiment que la vue des tétons féminins atténue la gravité d’une agression sexuelle.

Les auteurs de l’enquête, menée sur 3018 personnes, soulignent qu’elle révèle l’ancrage de la « culture du viol » dans notre société.

Pourtant, les hommes comme les femmes sont plutôt favorables à une évolution de la législation : 60 % des hommes et 65 % des femmes sont favorables à l’interdiction pour les hommes d’être torse nu dans la rue et l’espace public, 53 % des hommes et 63 % des femmes sont favorables à une évolution de la loi afin que les seins des femmes ne soient plus considérés comme des organes sexuels, et 46 % des hommes et 54 % des femmes souhaitent une loi interdisant aux réseaux sociaux de censurer les tétons des femmes alors qu’ils ne censurent pas ceux des hommes.

D’excellentes raisons de se passer du soutien-gorge

En 2008, le Dr Rouillon, médecin du sport au Centre Hospitalo-Universitaire de Besançon et chercheur au laboratoire « Physiopathologie cardiovasculaire et prévention » a réalisé une étude auprès d’une trentaine de femmes sportives. Un an après l’arrêt du port de soutien-gorge dans leur quotidien, il a pu observer que toutes les femmes de ce panel constataient une amélioration esthétique de leur poitrine.

L’étude a de nouveau été réalisée auprès de 330 femmes. Les résultats sont aussi positifs que pour la première. Les effets de la vie sans soutien-gorge semblent flagrants. Esthétiquement les effets se font ressentir, mais aussi au niveau de la santé, ces femmes ont constaté un soulagement au niveau du dos, une meilleure respiration et posture. En effet, le soutien-gorge peut aussi être à l’origine de douleurs dorsales, musculaires, et aggraver celles qui existent déjà. Lorsqu’il est trop serré, votre soutien-gorge comprime la poitrine et bloque la respiration.

Contrairement aux idées reçues, le soutien-gorge n’a aucun effet sur le maintien de votre poitrine. C’est le poids de celle-ci et la qualité de la peau qui sont responsables de son relâchement, ainsi que votre posture. En réalité, la poitrine est composée de ce que l’on appelle “les ligaments de Cooper“, responsables du maintien et de la fermeté. C’est en laissant les seins libres, sous l’effet de l’apesanteur que les tissus fibreux et les ligaments de cooper se renforcent et améliorent l’élasticité des tissus, agissant ainsi sur le maintien naturel de la poitrine.

Aussi, lorsque les seins prennent du volume, le phénomène de compression augmente, provoquant ainsi une augmentation de la température des tissus mammaires. Une augmentation de la température qui joue un rôle dans l’apparition des kystes mammaires.

La compression de votre soutien-gorge bloque également la circulation lymphatique. Libérer les toxines de sa poitrine via un massage régulier (sauf si vous avez un cancer du sein) et en ne portant pas de soutien-gorge peut aider à prévenir l’apparition de pathologies sur cette zone (kystes, fibrome, tumeur…).

Enfin, une dernière très bonne raison évoquée est celle consistant simplement à ne plus vouloir se conformer au soutien-gorge afin de se libérer d’une certaine forme de pression sociale.

Alors…

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