Des femmes qui mettent le pénis de leur conjoint en cage

« La toute première fois que j’ai entendu parler de cages à pénis, c’est mon homme qui a abordé le sujet. Je me suis dit qu’il était tombé sur la tête. Je trouvais ça déviant », me raconte Luna, une adepte de la chasteté masculine contrôlée, que j’ai rencontrée via les réseaux sociaux. En se renseignant davantage, elle a compris que les femmes souhaitaient tenter cette pratique pour de multiples raisons. « Leur mec se masturbait trop. Ou pour contrôler la fidélité. Certaines par envie d’activités sexuelles de domination. Mais la plupart, et je fais partie de ces femmes, l’ont fait pour ce que cela induit sur la psyché de l’homme : découvrir de nouveaux plaisirs féminins, rendre son homme plus attentionné, plus calme, plus doux. »

Luna m’a guidée vers l’association «  Osez la chasteté masculine contrôlée  », qui affirme que 4 % des hommes québécois en couple ont un pénis enfermé dans une petite cage et en laissent le contrôle total à leurs femmes.

Les quatre membres ayant créé cette association se réjouissent de cette statistique. Les membres, d’anciennes cadre au ministère de l’Éducation, enseignante en biologie génétique, ingénieure d’affaires et responsable commerciale, imaginent avec enthousiasme que toutes les femmes qu’elles croisent dans la rue et qui portent une clef autour du cou ou de la cheville n’ont pas acheté leur accessoire chez Ardène, mais dans une boutique érotique.

Des études scientifiques inventées pour encourager les hommes à ne plus jamais bander

Leur approche de la vie : « tous les hommes devraient être chastes » et aidés par une femme qui enferme leur gland dans une cage, portant sur une chaînette la clé de leur prison. Selon elles, grâce à leurs « expériences respectives et aux nombreuses études scientifiques sur le sujet », la chasteté masculine contrôlée, privant tout homme de se masturber ou de bander pendant son sommeil sans douleur excessive, sauve notre société en réduisant les inégalités de sexe.

Influencée par le Guide pratique de la chasteté masculine contrôlée et de la gynarchie conjugale, écrit par Sylvia Labiche, l’association s’entend sur tous les bénéfices de cette pratique qui amène l’homme à cacher son sexe dans un écrin, représentant symboliquement « la main de l’épouse, signifiant au mari qu’il appartient bien à elle et à elle seule. »

Des femmes qui mettent le pénis de leur conjoint en cage
Un couple épanoui grâce à la Chasteté Masculine Contrôlée

Ne plus souffrir de jalousie et ressusciter le désir

Dans son livre, Sylvia Labiche assure que tous les couples pratiquant la chasteté au quotidien reconnaissent que la femme n’est plus jalouse des personnes à qui son mari sourit à l’épicerie (« rassurée par la certitude de la fidélité de son mari, elle est tranquille et apaisée dans sa vie. »), le laissant même s’éloigner « temporairement », pour un 5 à 7 ou un rendez-vous chez le dentiste. L’auteure établit aussi que la femme se retrouve avec un homme au désir identique à celui qu’il éprouvait au début de leur relation (ce qui n’est pas nécessairement souhaitable si son mari avait l’habitude de la réveiller 5 fois dans la nuit pour une turlute ou s’il était trop gêné pour prononcer le mot « condom »). Sylvia Labiche prévient aussi que les hommes en cage deviennent galants « comme un jeune premier romantique. »

Les hommes, que l’auteure juge tous de nature volage et « esclaves de leurs pulsions », ont avantage à se laisser comprimer le pénis, car ainsi ils peuvent enfin se contrôler, n’ayant même pas l’espace pour bander devant une imagerie érotique. Pour Sylvia Labiche, ça fait en sorte que tous les hommes chastes sont plus efficaces » dans leur travail et que leur « côté macho insupportable et ridicule » va disparaître aussi rapidement qu’une clé de cage à pénis qui tombe dans le trou de l’évier.  « C’est le miracle singulier de la cage que d’influer directement sur la psyché masculine, la modifiant en douceur et presque insensiblement, mais de manière redoutablement efficace. », affirme Sylvia Labiche en utilisant beaucoup de mots pour faire croire à une certaine magie scientifique. L’auteure réitère aussi que seule la femme choisit la durée de port de la cage et que l’homme doit l’accepter et ne pas manifester son désaccord.

Le consentement et les cunnis plus importants que le fantasme

Luna pose toutefois une condition, le consentement. Pour elle, ce n’est pas à la femme de choisir à la place de son conjoint : « ceux qui parlent de chasteté imposée par leurs femmes sont souvent dans le fantasme. Cela doit être fait dans un contexte de confiance. Il ne s’agit en aucun cas d’imposer quoi que ce soit. Il ne s’agit pas de forcer votre homme à porter une cage de chasteté et de jeter la clef à la mer. Il ne s’agit pas de faire souffrir votre homme pour se venger du fait qu’il soit un homme. »

Le mari de Luna lui ayant lui-même proposé cette nouvelle pratique sexuelle, l’unique défi auquel le couple a été confronté était l’achat d’une cage pas trop onéreuse et de la bonne taille pour bien contraindre le pénis du principal intéressé. Depuis, Luna souligne que la chasteté de son mari a provoqué son propre épanouissement. « L’homme devient plus sensible, attentionné et doué pour certaines pratiques comme le cunnilingus ou les massages…toutes les femmes qui ont essayé regrettent de n’avoir connu la cage de chasteté plus tôt ! », déclare-t-elle, emballée, insistant aussi sur la nécessité d’une bonne dose d’ouverture d’esprit et une communication harmonieuse.

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